Portons la touche finale…

Dans le premier article consacré à la réalisation de ce trompe-l’œil, nous avons vu comment peindre les motifs ornementaux du médaillon et ceux de l’arrière plan.

Aujourd’hui je vais détailler avec vous la peinture du personnage central en commençant par ses vêtements et en finissant par son visage.

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La peinture de la tunique.

Je masque les mains et la cape puis je pulvérise une couche de peinture blanche opaque pour effacer un peu les lignes de construction.

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En respectant l’emplacement des ombres je commence à peindre les lignes principales avec un beige clair assez couvrant.

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A l’aide d’un marron clair transparent, j’accentue les zones d’ombre et estompe les volumes.

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Avec finesse et très progressivement, j’applique un gris transparent assez clair jusqu’à obtenir le contraste suffisant.

C’est en superposant les couches que l’on obtient un résultat convaincant.
Mais l’important c’est de toujours garder visibles les couleurs précédentes.

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Le même procédé est utilisé pour la cape rouge.
En premier lieu je cache le travail de la tunique pour ne pas l’abîmer.

La couleur de base est un rouge magenta profond.
J’en applique une couche opaque sur toute la surface.

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Cette fois-ci je passe directement un noir transparent pour représenter chacun des plis de la cape.

La maquette est constamment scotchée à côté de mon travail.
Elle me sert de référence mais ne m’empêche pas la libre interprétation du sujet.

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Voilà le résultat !

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Les étapes du manteau vert sont les mêmes que celles de la tunique.

Je pars de la couleur la plus claire pour arriver aux tons les plus sombres.
4 tons sont utilisés pour le peindre.

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Pour réaliser les plis de ces vêtements, j’utilise toutes sortes de caches volants :
du papier découpé, du carton, le perroquet traceur de courbes…etc.

Et voilà le travail !

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Il est bon de prendre parfois un peu de recul sur son travail et de voir le tableau d’un œil nouveau.

Dans cette image on peut voir que les manches du vêtement sont faites.
Les mêmes procédés ont été utilisés.

Il reste donc à peindre l’auréole, les mains, le visage.

Je garde le visage pour la fin je vais donc commencer par l’auréole et les mains.

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Utiliser des peintures transparentes sur un fond blanc assure le rendu d’une bonne luminosité.

Comme la lumière émane du visage, l’auréole sera formée d’un dégradé allant du blanc à l’oranger en partant du visage vers l’extérieur du cercle.

Je commence donc par un jaune citron en appliquant la couleur de l’extérieur du cercle vers l’intérieur.

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Même si la couleur est très intense sur les extérieurs, je veille à préserver le blanc du support sur le pourtour du visage.

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Toujours en transparence et en laissant visibles le jaune du dessous, je place maintenant ma couleur orange sur les extérieurs de l’auréole.

Ensuite je repasse du jaune citron pour se faire chevaucher les deux couleurs.

Et enfin seulement, je pulvérise un blanc pur et opaque autour du visage pour accentuer l’effet de lumière.

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Et lorsqu’on retire tous les caches…

Il se peut que la peinture bave un peu en passant sous le film de masquage.

Dans ce cas, une retouche sur les contours noirs suffit à réparer le problème.

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Je m’apprête à entamer le défi des mains.
Je préfère les faire avant le visage histoire de se faire la main…

Sachant que c’est un sujet réputé difficile à représenter de manière réaliste, j’ai veillé à tracer au crayon, aussi précisément que possible, toutes les zones d’ombre.

Elles me serviront de guide tout au moins au début.

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Toujours pour atténuer le tracé de mes lignes et blanchir ma zone de travail, je pulvérise un blanc pur et opaque sur toute la surface des mains.

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Je passe encore un voile de ton chair uniformément sur les mains.

Cela me permet de donner une couleur de fond réaliste en ne laissant aucune zone blanche.

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La lumière qui éclaire le sujet vient du haut.

Avec la même couleur de fond je commence mon travail d’ombrage en me fiant aux indications du tracé.

J’avance prudemment et très progressivement « à main levée » et avec le traceur de courbes.

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Grâce à un ton plus soutenu, je commence à accentuer les zones d’ombre sur la main de droite.

Ce travail ressemble à celui du sculpteur qui fait sortir les volumes de la matière.

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Même chose pour la main de gauche.

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Il est parfois difficile de savoir jusqu’où contraster sa peinture quand le reste du dessin est caché sous un pochoir.

Lorsque j’enlève les caches, je me rends compte que j’aurais pu continuer à assombrir les mains et que l’ensemble est un peu trop clair.

Je choisis de renforcer les ombres à main levée, sans caches et sans filet !

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J’ai gardé le meilleur pour la fin: Le visage du Christ.
Là encore toutes mes lignes de repère ont été soigneusement tracées.
L’expérience des mains me permet de valider la méthode. C’est parti !

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Un voile de peinture blanche… Oui mais pas trop…

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Un autre voile de fond pour donner la couleur de base : le même que celui des mains.

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l’avantage de l’aérographe, est de pouvoir travailler très proche du support et d’obtenir un trait fin ou bien de s’éloigner du support et d’obtenir un trait large aux contours flous.

Je commence par les cheveux puis les arcades sourcilières.

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Comme pour les mains, la lumière tombe sur le visage en venant du haut.

Le travail de sculpture a commencé en utilisant simplement l’aérographe plus ou moins près du support et en me servant du traceur de courbes pour les arêtes les plus franches comme les contours du visage, la bouche et le nez.

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Je pose les zones d’ombre les plus importantes en premier pour me donner une idée de la valeur des contrastes.

Ainsi je place à grands traits les cheveux, l’ombre sous la barbe et l’ombre portée du visage sur le cou.

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Lorsque tout est en place, je passe à une couleur chair plus soutenue.

Dans cette couleur, je donne plus de détails au mouvement des cheveux, de la barbe et je place les pupilles.

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Ensuite, toutes les zones d’ombre, des plus subtiles aux plus marquées doivent être accentuées avec cette nouvelle couleur.

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Lorsqu’on progresse de cette manière, l’attention se porte naturellement sur toutes les zones d’ombre mais cela peut devenir une source d’erreurs si on perd la vision d’ensemble.

Il est donc important de s’arrêter régulièrement et de se concentrer uniquement sur les zones de lumière.

En procédant ainsi, on aborde le sujet d’une manière différente et les deux approches sont complémentaires.

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Le fait d’avancer petit à petit permet de maîtriser toutes les étapes et de garder le contrôle sur le résultat.

Car si on peut facilement ajouter de la couleur avec l’aérographe, en enlever devient beaucoup plus difficile !

Rien ne remplacera cette lente progression car l’aspect final est obtenu par la superposition de toutes les couches successives.

Je prépare un marron foncé pour continuer à donner du contraste.

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Les parties les plus sombres du visage sont les cheveux, la barbe et les yeux.

Pour les faire ressortir, je les traite avec un noir transparent.

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L’aérographe est idéal pour travailler les fondus et les dégradés de couleur mais il n’est pas adapté pour traiter les détails.

C’est donc au pinceau que j’apporte des reflets dans les yeux, que je peins les cils, les sourcils et les paupières.

Puis, je détaille encore les lèvres, les poils de la barbe et les cheveux.

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Le visage est maintenant terminé, c’était la dernière étape de ce grand trompe-l’œil.

Il est temps de prendre un peu de recul, de vérifier l’ensemble et de corriger les imperfections.

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Voilà une vue d’ensemble du panneau central terminé.

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Les deux premiers panneaux superposés me donnent déjà une idée de l’ensemble.

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Enfin, le décor a pris place dans sa voûte comme s’il avait toujours été là…

vitrail en trompe l'oeil
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Super, vous avez suivi ce projet jusqu’au bout !(ça veut dire qu’il vous a plu)
Alors, pour vous aider à ma manière…

    14 replies to "Un vitrail en trompe l’œil – suite"

    • Véronique

      Bravo. La curiosité nous tient en haleine et n’est pas déçue.

    • rolland viviane

      C’est vraiment magnifique, évidemment je ne risque pas de refaire ce vitrail
      Mais j’ai beaucoup de plaisir et j’ai appris énormément de choses en vous
      regardant et en vous lisant. Encore merci à bientôt

      • Etienne Delvarre

        Je pense que moi non plus je ne risque pas de refaire ce vitrail…:)
        Merci à vous, Viviane!

    • jennifer

      C’est super!!!
      J’aimerais juste savoir quel est le nom de la peinture utilisée pour faire le visage.

      • Etienne Delvarre

        Bonjour Jennifer, la peinture utilisée pour faire le visage est la peinture CREATEX transparente comme celle-ci :
        http://www.techniques-de-peintre.fr/cpt
        Si tu l’essayes, tu verras qu’elle est très fine et adaptée à travailler en précision.
        Bonne suite 🙂

        • Jennifer Dubert

          Merci beaucoup pour votre renseignement et une dernière question quel est le nom du pistolet que vous utilisez pour la peinture ?

          • Etienne Delvarre

            Bonjour Jennifer, pour le visage, j’ai utilisé un aérographe « Iwata HP-C Plus » équipé d’une buse de 0,3mm. Pour les grandes zones à peindre, je me suis servi d’un « Evolution 2 en 1 » de chez Harder and Steenbeck et d’une buse de 0,6 mm.

    • Lna

      wow, absolument bluffant, et tellement beau! merci et bravo.

    • Frank Gama

      Bravo Etienne, toutes les félicitations que tu mérites amplement. J’étais en haleine moi aussi. Ce devait être un travail très prenant, je doute fort qu’un jour je puisse effectuer un travail dans ce style. C’est un vrai travail d’artiste, encore bravo !

      • Etienne Delvarre

        Merci Frank pour ce soutien et cette reconnaissance. Je confirme le travail très prenant.

    • Sébastien

      Salut Étienne,
      Très beau travail !!
      Je me posais la question, est-ce que vous avez utilisé un vernis entre les couches pour ne pas avoir d’arrachement de peinture lors de l’utilisation du film de masquage ?

      • Etienne Delvarre

        Salut Sébastien,
        c’est une excellente question. Non, je n’ai pas utilisé de vernis entre les couches, une fois que la peinture est bien sèche, je peux poser un film de masquage sans problème par dessus. D’où le choix d’une peinture qui accroche bien et d’une bonne préparation du support. Mais je retire toujours le film avec précaution, c’est plus prudent…

        • Sébastien

          Merci pour cette réponse (très rapide qui plus est).
          Et merci pour tout le partage présent sur le site.

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