Aujourd’hui, je vous montre la réalisation d’un petit tableau de feuilles d’arbre que j’ai réalisé à l’aérographe et au pinceau. Dans la vidéo ci-dessous, vous allez découvrir toutes les étapes de réalisation, de la création du dessin à la dernière touche de pinceau.
Vous allez aussi comprendre pourquoi à certains moments il est préférable de se servir de peintures transparentes et à d’autres moments, utiliser des peintures opaques
Tutoriel en vidéo
Inspiration et composition originale
Je retire une photo de mon tiroir d’inspiration, c’est une carte postale avec quelques feuilles qui se détachent d’un fond assez flou.
Je travaille sur une feuille de papier toilé (Canson Figueras – 290g) qui donne l’aspect d’un tableau.
Comme les proportions ne sont pas les mêmes entre la carte postale et le format de mon papier, je dessine les feuilles d’arbres en les disposant différemment pour en faire une composition personnelle plus équilibrée.
Je traite ensuite cette composition à la manière de la photo de référence.
Ce qui est intéressant dans ce travail c’est de se servir de l’aspect de la photo, de s’en inspirer, de la transformer et puis d’en faire une œuvre originale.
Processus de création du tableau
Peinture de l’arrière plan
Je commence par peindre le fond. Pour ça, je dois cacher toutes les feuilles qui se trouvent en premier plan. Je place un film adhésif de masquage spécial aérographe sur toute la surface de mon dessin. Je découpe les contours des feuilles pour libérer l’espace de l’arrière-plan.
Sur certaines feuilles, je rehausse le film de masquage avec de la Patafix pour leur donner un contour assez flou.
Ces feuilles d’arbre aux contours flous me permettront de créer un plan intermédiaire entre le premier plan et l’arrière-plan.
Je peins l’arrière-plan avec une peinture assez opaque celle de la marque Dalbe qui s’appelle Acrylia que je n’hésite pas à passer dans l’aérographe parce que, en la diluant, elle est assez visqueuse et fluide pour ne pas boucher la buse 0,2 mm avec laquelle je travaille.
Cette peinture me permet d’obtenir un rendu opaque pour l’arrière-plan qui contrastera parfaitement avec la peinture transparente et lumineuse que j’utiliserai pour les feuilles du premier plan.
Je commence par un vert kaki, un marron moyen et puis un vert clair. Enfin seulement, je fonce certaines zones avec un vert foncé.
Avec un marron moyen, je peins des formes de branches d’arbre assez floues et suggestives.
Même si je ne me réfère pas exactement à la photo de la carte postale, je cherche à en garder l’esprit surtout au niveau des couleurs.
Peindre les feuilles d’arbre à main levée
Une fois que le fond est terminé, j’enlève les morceaux de film adhésif que j’avais surélevés avec de la Patafix et je travaille à main levée dans le but de garder les contours naturellement flous.
Les couleurs vives et transparentes que j’utilise pour peindre les feuilles d’arbre du premier plan sont celles de la marque Createx (auto air, série 4200)
Pour la feuille en haut à droite du dessin j’utilise un vert moyen assez vif, que je trouve intéressant de reprendre par petites touches dans l’arrière-plan pour donner une unité au tableau.
Je peins les nervures de cette feuille avec un vert clair opaque, mais comme je ne suis pas satisfait du résultat je finis par occulter complètement la feuille avec un marron transparent.
De cette manière, la feuille vient se fondre dans l’arrière-plan.
Avec une couleur marron clair transparente, je peins les nervures des feuilles d’arbre en bas du tableau. Je les traite d’abord à main levée puis j’accentue la netteté de certaines nervures avec le traceur de courbes, surtout celle en bas à droite du tableau qui vient vers nous et qui devient de plus en plus nette.
Le meilleur moment d’une peinture à l’aérographe
J’apprécie toujours le moment où on enlève les caches adhésifs d’un travail qu’on vient de peindre à l’aérographe.
C’est un moment où l’on retrouve le dessin original après avoir travaillé dans l’ombre des masques et des pochoirs.
À l’aérographe, on peint souvent dans l’ombre sans toujours savoir où on va, faute de pouvoir regarder le travail déjà fait.
Avec l’habitude (et un effort d’imagination) on arrive à anticiper un peu le résultat, mais c’est toujours délicat et mystérieux.
Peindre les feuilles du premier plan
Je remets la partie négative du film adhésif en place sur l’arrière-plan.
C’est le moment de peindre les feuilles les plus nettes en utilisant toujours une peinture transparente qui laisse beaucoup réfléchir le blanc du papier.
Sur les feuilles, je pulvérise un vert pomme et un jaune d’or d’une manière irrégulière en superposant ces deux couleurs.
Au pinceau, je donne un peu de lumière sur les feuilles et puis je peins la branche de l’arbre avec un marron moyen.
J’enlève à nouveau le film adhésif.
Avec le pinceau Karel S numéro 8 de la marque Raphaël, je peins les ombres portées que les feuilles du haut font sur les feuilles du bas.
Je me sers d’un vert moyen profond et transparent lui aussi. Le pinceau me permet de traiter les détails.
On ne peut pas inventer la forme des ombres car elles révèlent les formes des feuilles.
On voit sur le modèle que les ombres sont bombées, cela veut dire que la feuille elle-même est bombée entre chaque nervure.
Avec le traceur de courbes j’adoucis les transitions de couleurs et j’accentue les volumes.
Peindre la texture des feuilles d’arbre pour donner du réalisme
Avec un pinceau traceur numéro 0 de la marque Raphaël, série sépia déco 8520, je donne des touches de lumière sur le contour de certaines feuilles ce qui les fait ressortir du tableau en accentuant l’effet contre-jour. Ces petites touches de lumière peintes avec un blanc pur redonnent également de la netteté.
Avec le même pinceau est une peinture marron foncé, je peins l’ombre propre de la branche d’arbre.
Je me sers ensuite de la gomme électrique pour donner une texture aux feuilles d’arbre.
Comme la gomme est abrasive, j’use la surface du papier pour enlever par endroits la fine couche de peinture transparente.
Cette étape est importante pour donner du réalisme au tableau.
L’œil a besoin d’être contenté par un certain niveau de détails sur les éléments qu’on cherche à mettre en avant et qui sont le sujet même du tableau.
À l’aérographe et avec une peinture marron clair transparente, je teinte par endroits les détails que je viens d’obtenir en grattant la surface du papier.
Le marron clair et le vert pomme se marient très bien ; à l’intérieur de ces deux couleurs se trouvent deux complémentaires, le vert et le rouge.
La juxtaposition et la superposition de ces deux complémentaires donnent du réalisme au tableau.
Enfin, j’ajoute quelques points de lumière dans l’arrière-plan pour lui donner plus de profondeur.
Pour finir, j’enlève le ruban de masquage qui encadre le tableau.
Le tableau est terminé !
merci pour tous tes conseils , j’adore…………
Hello, Joelle ! ça faisait longtemps que je ne t’avais pas lu…
Bonjour! je viens du Canada,du Québec exactement et je viens de visionner la vidéo de la feuille d’arbre. Bravo! merci de nous partager tes trucs et astuces. Je pratique cette technique depuis plusieurs années et j’aurais tellement aimé avoir ce genre d’informations lorsque j’ai débuté. Tu montres bien chaque étapes et d’une façon très claire et simple. Depuis les 5 dernières années, j’avais presque arrêtée de faire de l’aérographe. Cependant, tu me donnes l’envie de faire plein de nouveaux projets. Merci encore!
Bonjour Nadine,
Je suis très heureux que cette vidéo t’inspire de nouvelles idées.
Il y a tant de belles choses à faire que ce serait dommage de s’arrêter en route. N’est-ce pas ?
J’ai vu que toi aussi tu avais un blog sur la peinture à l’aérographe. Je t’encourage à continuer.
(Avis aux lecteurs, allez tous voir le blog de Nadine : http://www.kreativeairbrush.com)
À bientôt
Je viens de regarder la vidéo. C’est vraiment sympa. Merci pour ces conseils.
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